La femme africaine et particulièrement la femme camerounaise aujourd’hui, bien éduquée et sensibilisée sur les enjeux du numérique est capable de faire usage de ces outils pour créer de la valeur économique à impact social.
Au Cameroun comme partout ailleurs en Afrique, l’univers entrepreneurial dans le secteur du numérique a toujours connu une forte présence masculine dans l’écosystème que constitue cette activité. Cette tendance est due en général aux préjugés de la société qui a toujours considéré que la technologie est une affaire des hommes. Si le commun du mortel assimile la technologie aux machines, aux ordinateurs, il n’en demeure pas moins que la technologie au sens de Peter Tiel (fondateur de PayPal) est définie comme tout procédé inédit ou supérieur (confère le livre de zéro à 1).
Fort de cette définition à mon avis la plus proche de la réalité, peut-on toujours considérer que la technologie est une affaire d’hommes ? Surtout que la femme a toujours été l’essence ou l’architecte des moyens de survie des ménages. Par ailleurs, il est important de préciser que le processus entrepreneurial relève parfois de l’instinct de survie et du désir de subvenir aux besoins personnels de la famille. Cette disposition est intrinsèque même à la femme pour qui la résilience du ménage est le leitmotiv de son engagement entrepreneurial. Ainsi donc, la création de valeur qui conduit à la valeur économique en ce sens qu’elle implique toute activité visant à améliorer les conditions sociales et donc de fédérer tous les exclus au sein d’un même groupe, comment continuer de penser que ceci reste du domaine des hommes ? La femme africaine et particulièrement la femme camerounaise aujourd’hui, bien éduquée et sensibilisée sur les enjeux du numérique est capable de faire usage de ces outils pour créer de la valeur économique à impact social. On peut très bien l’illustrer en s’inspirant de la fondation Yunus créée par Jeanne Claire Kanga (moi-même), qui a vocation de promouvoir l’entrepreneurial dans le numérique, l’énergétique et l’assurantiel en passant par un renforcement des capacités et à l’éducation financière.
J’évoque à cet effet l’aventure Yunus parce que ma féminité n’a pas été un obstacle à cette source d’initiatives technologiques pour l’inclusion financière et sociale qui redonne aux populations leur dignité et les repositionnent dans la société.
Jeanne Claire Kanga